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Orientations politiques et sociologiques

Selon Patrick Geddes, les activités pédagogiques ne peuvent être séparées de ses convictions politiques. S’appuyant sur une éthique de justice sociale, il s’engage dans le mouvement de l’éducation populaire. Il donne de ce fait la priorité à un public élargi plutôt qu’à des élites. Partisan de la théorie de la coopération en biologie, il privilégie de même le collectivisme et l’entraide par rapport à une économie capitaliste. De ce fait il s’oppose au libéralisme et au principe de « laisser-faire ». L’intérêt porté à la révolution russe se manifeste à travers le « fonds russe », réuni sur le sujet par Geddes et ses collègues dès 1917. Il adhère à la doctrine sur la noblesse du travail manuel, et milite pour une réforme sociale.

Un des ouvrages du « fonds russe » à l'intérieur du fonds Geddes Méthodes et tactiques révolutionnaires, Congrès de l’internationale syndicale rouge, Paris : Imprimerie de la Maison des syndicats, 1932. (BIU Montpellier-section Droit-GED 150594 RES)
Un des ouvrages du "fonds russe"


Par ailleurs, si Patrick Geddes est considéré comme sympathisant socialiste, il prend ses distances avec ce mouvement politique, l'accusant d'avoir compromis l'idéal utopiste pour une démocratie constitutionnelle. Il trouve une alternative au socialisme et au libéralisme dans le courant libertaire, côtoyant notamment certains anarchistes tels que Pierre Kropotkine et Élisée Reclus. Tout comme ce dernier, Patrick Geddes pense qu’il peut exister des unités politiques autonomes fondées sur des régions économiques unifiées. A l’inverse, ils redoutent l’idée de nation qui peut selon eux mener au totalitarisme. Il reproche aux frontières nationales leur caractère arbitraire et souligne le grand danger que représentent les théories racistes et nationalistes. Les réserves qu’il manifeste face au marxisme correspondent en grande partie à l’importance qu’il donne à l’implication individuelle. De ce fait, il privilégie toujours l’individu plutôt que la masse et encourage la prise d’initiatives.

En revanche, contrairement aux anarchistes et aux communistes, Geddes accorde beaucoup d’importance aux institutions intermédiaires entre l’État et les individus. Il reste très attaché aux spécificités régionales. Par ailleurs, bien avant la naissance du concept de globalisation, Geddes essaie de promouvoir la vision globale comme un moyen d’œuvrer pour la paix et l’harmonie. Il considère que l’université devait être au cœur de la vie culturelle et sociale de la ville.